« On peut espérer que le dépistage organisé du cancer du col démarre d'ici quelques semaines, au printemps », indique les spécialistes de la Société Française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV), réunis pour leur 42ème congrès national annuel (11 et 12 janvier). En termes de santé publique, ce dépistage apparaît un peu comme l'arlésienne. Il a été souhaité, demandé par de nombreux experts, puis discuté, proposé, annoncé et enfin confirmé en mars 2018 dans le Plan prévention présenté par Agnès Buzyn et Edouard Philippe.
Un dépistage organisé et ciblé
En pratique, ce dépistage organisé cible les femmes qui n'effectuent pas de dépistage régulier à titre individuel. L'Assurance maladie est en mesure de les d'identifier et du reste, la collecte de ces données est en cours. L'instance se chargera de les transmettre aux centres régionaux de coordination des dépistages (CRCDC) qui adresseront des invitations aux femmes concernées. Si après une éventuelle relance, la femme ne se fait toujours pas dépister, un test d'autoprélèvement HPV devrait lui être adressé. Ce frottis comme les éventuels autres examens nécessaires seront pris en charge à 100% par l'Assurance maladie. Quand ce programme de dépistage généralisé se mettra en place, ce sont d'abord les femmes de 50 ans et plus qui recevront une invitation à se faire dépister. Par la suite les autres tranches d'âge recevront une invitation.
Actuellement, le dépistage individuel régulier s'effectue pour 60% des femmes de plus de 25 ans. Ce qui correspond chaque année à la découverte 235 000 cytologies anormales et 31 000 lésions précancéreuses. Malgré ce dépistage opportuniste, au total, en France on détecte environ 3 000 nouveaux cas de cancer du col, pour 1 100 décès. Un chiffre qui ne baisse pas depuis de nombreuses années, car les cancers dépistés le sont trop souvent à un stade avancé.
70% des cancers se développent chez des femmes non dépistées
L'âge moyen de diagnostic du cancer du col utérin est de 51 ans, et l'âge moyen de décès 64 ans. « Quand on analyse le profil de ces femmes, on s'aperçoit que 70% des femmes ayant développé un cancer invasif du col utérin n'avaient pas eu de test de dépistage », explique Dr Christine Bergeron, Vice-présidente de la SFCPCV. Un dépistage organisé permettrait à 80% de ces cancers d'être évités. L'objectif majeur est de pouvoir les diagnostiquer plus tôt, et de réduire l'incidence et le nombre de décès de 30% à 10 ans. « Ainsi ce dépistage organisé permettrait de diminuer les inégalités existant les femmes », insiste le Dr Bergeron.
Bientôt un test HPV généralisé ?
À l'avenir, il est fort probable que les moyens concernant ce dépistage évoluent. On peut en effet certainement faire mieux dans ce domaine. « On estime que dans 10% des cas, le frottis revient normal, alors qu'il existe des lésions du col. C'est pour cette raison, qu'aujourd'hui, il est recommandé d'effectuer d'abord deux frottis rapprochés à un an d'intervalle, avant de les espacer tous les trois ans. Actuellement la HAS mène une réflexion pour à l'avenir proposer d'emblée le test HPV dans le cadre de ce dépistage », explique le Dr Christine Bergeron.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation